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Dès le matin, le feu s’allume,
La flamme vive en rejaillit;
Et bientôt le son de l’enclume
Comme un joyeux chant retentit.
Entendez-vous? oh quel tapage!
Mais ce n’est pas des cris, des pleurs:
Ce sont nos marteaux à l’ouvrage.
Le noble écho des travailleurs.

O forgerons! quand l’enclume résonne,
Qu’un gai refrain l’accompagne toujours;
Travaillons et chantons; le destin nous le donne,
Et c’est là le secret de passer d’heureux jours!

Le 20 décembre 1848, à Vaulion, naissait le forgeron et poète Henri Magnenat. D’origine modeste, le personnage gagna sa vie en fabriquant des clous, puis des limes. D’autre part, il s’adonna très vite à l'écriture. Bientôt, ses contemporains purent apprécier ses poèmes. Plusieurs furent publiés dans l’organe de presse local, la «Feuille d’avis et journal de Vallorbe, Ballaigues et Vaulion». En versifiant, Henri Magnenat abordait les sujets les plus divers: la famille, la vie locale, le métier. Par exemple, Magnenat évoqua le travail des réputées Usines métallurgiques de Vallorbe. Le poète relata encore le tragique incendie de 1883, au cours duquel des dizaines de maisons vallorbières furent détruites. De plus, domicilié près de la frontière, Henri Magnenat observa lucidement les conflits de 1870-1871 et de 1914-1918.

Jusqu’à sa mort, survenue le 24 janvier 1933, celui qui signait «H.M., forgeron» resta un fidèle témoin de son temps. Les lecteurs pourront découvrir ses œuvres (certaines inédites) dans le livre que nous proposons.

Pully, Les Iles futures, 2020. – 217 pages illustrées, 24 x 16 cm. – Prix : CHF 35.-